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International Conference - Lille, France (3-5 July 2019)

Envisioning the Economy of the Future, and the Future of Political Economy

Vers une socio-économie écologique des transformations territoriales : transdisciplinarité, recherche-action et émancipation
Pelenc Jerome  1@  
1 : CEDD-Université Libre de Bruxelles

Cette communication se propose d'esquisser un cadre interdisciplinaire pour le développement d'une socio-économie écologique des transformations territoriales (initiatives de transition, résistances et expérimentations territoriales, alternatives de production et de consommation, etc.). Cette communication s'appui sur les différents travaux que je mène depuis plusieurs années pour articuler des concepts venants de différents champs comme l'économie écologique (soutenabilité forte, capital naturel critique, etc.), l'économie du développement (approche par les capabilités, approche par les besoins fondamentaux, etc.), aux courants de la Political ecology et de la justice environnementale (qui se situent tous aux frontières entre la géographie critique, l'économie politique hétérodoxe, la science politique). Je complète ce cadre conceptuel avec certains apports de la philosophie politique (démocratie radicale, espace public oppositionnel, etc.). Seule une démarche interdisciplinaire peut permettre d'aborder la complexité des transformations territoriales actuelles. Cette démarche interdisciplinaire requiert une réflexion épistémologique et la mobilisation de méthodes de travail particulières. En effet, afin d'être cohérent avec les objectifs que pose un tel cadre interdisciplinaire, il faut être en mesure de déployer des méthodes d'enquête adaptées tel que celles développées par la recherche-action. Et ceci pose inévitablement la question du positionnement du chercheur par rapport à son objet. Peut-on encore parler d'objet, si l'on considère que pour l'aborder vraiment il faut que le chercheur s'implique, qu'il fasse corps avec le terrain ? C'est le nouveau positionnement épistémologique que l'on voit poindre ces dernières années à travers la revendication d'une recherche-activisme ou encore de la co-production/co-création de connaissances dans une perspective d'émancipation des acteurs. Est-ce vraiment nouveau ou est-ce en quelque sorte l'avènement de ce que certains ont théorisé, il y a plus de vingt ans comme la science post-normale. C'est là aussi le postulat de la transdisciplinarité théorisée à la même époque et qui vise non seulement à dépasser les cadres d'interprétation disciplinaire mais aussi à accepter différents niveaux de réalité ainsi que la validité de différents types de connaissances ou du moins l'importance cruciale de la co-production de ces connaissances entre acteurs et chercheurs. Le cadre théorique et la discussion méthodologique/épistémologique seront illustrés par deux cas d'étude que j'ai réalisé pendant mon post-doctorat à l'Université Libre de Bruxelles à savoir la création de la coopérative alimentaire BEES-coop et le mouvement de résistance contre la maxi-prison de Bruxelles. Deux cas de recherche-action transdisciplinaire.


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