Selon de nombreux acteurs, le sport constituerait un outil puissant pour produire du changement social. Au-delà de ce simple discours souvent énoncé, encore faudrait-il être capable de le démontrer. Pour cela, une nouvelle comptabilité sociale du sport est indispensable afin de permettre d'évaluer tous les bienfaits dont il serait à l'origine.
C'est dans ce contexte que des parlementaires français ont relancé un débat autour de la rentabilité du sport. Face à la dépense publique dans le sport, ils désirent connaître combien cela rapporte, ce qui est tout à fait légitime. Un tel calcul n'est pas simple et n'a jamais été effectué en France. Nous voulons donc revenir sur les principaux éléments du débat.
Le coût d'une politique sportive est relativement aisé à déterminer au travers des dépenses publiques effectuées. Il n'en est pas de même pour l'évaluation des bénéfices du sport qui sont parfois très difficiles à mesurer car appartenant notamment à la catégorie des externalités. Les bénéfices tangibles correspondent à l'impact économique pour le territoire d'accueil, à condition que cet impact soit correctement défini. De plus, ce calcul peut s'effectuer à court terme ou bien à long terme et on parle alors d'héritage. Les bénéfices intangibles du sport correspondent aux fonctions sociales du sport telles que déjà retenues dans le Livre Blanc de la Commission Européenne en 2007 : santé, éducation, formation, citoyenneté, intégration sociale, lien social, bien être... Il faut donc être capable de donner une valeur à ces externalités et déterminer l'utilité sociale totale du sport. On peut ainsi apprécier les bénéfices sociaux du spectacle sportif et des pratiques sportives, ce qui ne se fera pas sans dépasser un certain nombre de difficultés.
Notre communication essaiera donc de faire le point sur tous les problèmes méthodologiques qui se posent pour mesurer la valeur économique totale du sport.