Cette présentation propose quelques éléments de réflexion méthodologique sur le thème de la croissance de l'économie chinoise dans la longue période. À partir de données statistiques officielles chinoises retravaillées, nous reconstruisons des séries temporelles de stocks de capital physique les plus longues possibles, soit de 1952 à 2015, de façon à remonter au plus près de la date de formation de la République populaire et étendre cette base de données jusqu'au présent, pour tenir compte des derniers annuaires statistiques publiés en 2016 (1ère partie). Nous testons ces nouvelles données afin d'estimer les contributions des facteurs de production à la croissance dans un cadre théorique néoclassique, en soulignant les limites de tels modèles – problématiques, car selon nous indépassables (2e partie). C'est ensuite une démarche plus originale qui est mobilisée, dans l'esprit des récents travaux de Thomas Piketty, combinant références orthodoxes et composantes empruntant à des formalisations keynésiennes et institutionnalistes, déjà anciennes. Plusieurs problèmes associés à ces recherches sont alors identifiés (3e partie). Enfin, nous déplaçons la réflexion vers une approche plus hétérodoxe, et fructueuse, faisant appel à un indicateur de taux de profit pour une analyse de la croissance de l'économie chinoise (4e partie).