Les travaux sur les facteurs explicatifs de l'évolution des dépenses publiques se sont multipliés ces dernières années. Lorsque l'on s'interroge sur les déterminants des dépenses publiques, il faut d'abord questionner leurs articulations avec la croissance économique. Une corrélation entre croissance et hausse des dépenses publiques est statistiquement observée et un effet de rattrapage fait qu'elle est d'autant plus forte dans les pays en développement. Pourtant, le sens de la causalité interroge et donne lieu à un débat sur les dépenses publiques comme obstacles ou comme facteur de croissance. D'autres facteurs ont été explorés pour expliquer la croissance et/ou le niveau des dépenses publiques : le degré d'inégalités ou de mobilité sociales et leur perception, les conflits de redistribution entre les classes sociales et la logique politique partisane ; les caractéristiques des systèmes politiques. Une autre partie de la littérature se concentre sur les liens entre ouverture internationale des économies et dépenses publiques, notamment dans le contexte européen. L'hypothèse d'une demande de « compensation des risques » liée à l'internationalisation a longtemps prévalu pour expliquer, comme au cours de la « première mondialisation », à la fin du 19ème siècle, un impact positif de l'ouverture croissante des économies sur les dépenses publiques dans les années 1970 et 80. Les analyses les plus récentes semblent pour leur part confirmer que cette relation s'est inversée au cours du temps.
Une revue de la littérature sur les déterminants des dépenses publiques sera proposée afin de recenser les nombreux facteurs explicatifs de l'évolution des dépenses publiques. Le premier objectif de ce travail est de montrer que la diversité des arguments et des méthodes économétriques ne permette pas de faire ressortir des explications claires de l'évolution des dépenses publiques et qu'il n'y a pas non plus de consensus sur les méthodes économétriques à utiliser. Dans ce contexte de recherche particulier et en tenant compte des faiblesses de ces méthodes, peut-être qu'une analyse plus historique devrait être envisagée. Ce changement de méthodologie doit permettre de faire ressortir des temporalités et des explications d'évolutions différentes en fonction des différents postes de dépense des administrations publiques. Cependant ces logiques fragmentées s'inscrivent dans des déterminations plus globales : les formes d'Etats. Ces différentes formes d'Etat sont caractérisées par un ensemble de compromis institutionnalisés qui créent des règles et des régularités dans l'évolution des dépenses et des recettes publiques. C'est dans ce cadre que des réflexions autour du concept de contrainte budgétaire des administrations publiques seront proposées afin de comprendre les évolutions des dépenses publiques dans une dimension historique liées aux relations entre l'Etat et l'économie.
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