Les modèles socio-économiques des associations font l'objet de débats importants en raison de la crise économique, du recul de l'Etat providence et de la montée du libéralisme. Dans un premier temps, nous mettrons en évidence ces débats mais aussi leurs limites. En effet, ces controverses s'enferment généralement dans une approche duale Etat-Marché qui ne prend pas en compte l'originalité du fait associatif. Or, l'économie peut aussi être envisagée, au-delà de ces mécanismes publics et privés, en intégrant d'autres logiques socio-économiques, fondées sur une économie plurielle, et d'autres logiques socio-politiques, liées à l'impact de la mobilisation citoyenne sur la construction des modèles associatifs.
Dans une deuxième partie, nous envisagerons les évolutions des modèles associatifs sous deux angles. Tout d'abord, nous nous intéresserons à la diffusion de l'entreprenariat social et aux injonctions institutionnelles à la professionnalisation du social à l'aune des recettes gestionnaires issues des entreprises. Ensuite, nous analyserons la capacité des associations à se renouveler et à résister aux phénomènes de marchandisation du social à travers d'autres paradigmes d'action articulés aux mouvements sociaux qui s'inscrivent dans certaines pratiques associatives traditionnelles, dans le sillage de l'économie solidaire ou qui inventent d'autres modèles comme ceux des communs... En conclusion, nous chercherons à présenter les limites de ces différents modèles ainsi que les différents scenarii d'évolution possible.