Adoptant un cadre post-keynésien, l'article analyse le processus inflationniste à
l'oeuvre de 1948 jusqu'aux années 1980 pour, d'une part, comprendre les origines de la quasi
hyperinflation du 1er semestre 1985 et, d'autre part, saisir la réussite du plan de stabilisation intervenu
lors de l'été de cette même année. En 1985 le shekel semble devoir être complètement
rejeté par ses utilisateurs au profit du dollar, ce qui, dans le contexte fortement inflationniste
d'alors, aurait dû engendrer une hyperinflation. Ce résultat est provoqué par la conjonction de
plusieurs facteurs : la virulence historique du conflit de répartition, la présence de mécanismes
d'indexation et la fragilité des comptes extérieurs marqués par un déficit courant structurel. Le
plan de stabilisation, soutenu par l'aide financière importante des États-Unis, permet d'atténuer
immédiatement la contrainte de financement externe et parvient à affaiblir durablement
la virulence du conflit de répartition, écartant ainsi les risques hyperinflationnistes. L'analyse
de cette trajectoire historique confirme la cohérence théorique de l'analyse post-keynésienne
de l'hyperinflation.