A Madagascar, devant la défaillance de la protection sociale fournie par l'Etat, la population est confrontée à différents risques pouvant dégrader durablement leurs conditions de vie. Les ménages tentent toutefois de sécuriser ces conditions de vie à partir de pratiques locales qui peuvent s'apparenter à des systèmes de protections sociale formels et informels. La présente communication se fonde sur une étude qui a pour objectif d'identifier les systèmes de protection sociale mis en œuvre en milieu rural dans la région Itasy (Madagascar) et de comprendre l'influence de ces systèmes sur les trajectoires des ménages. Sur un plan analytique, elle vise aussi à mieux comprendre le lien entre protection sociale et résilience, lien rarement interrogé car postulé comme allant de soi.
Après un premier travail, exploratoire, mené en juin 2018, un second travail de terrain est en cours dans plusieurs fokontany (villages malgaches) de l'Itasy. Il se fonde sur une observation de la mobilisation du réseau social en situation post-choc, et sur une mise en évidence des mécanismes individuels, interpersonnels et collectifs de gestion des risques et de recours, qui peuvent être assimilés à des systèmes de protection sociale. De plus, une méthode d'évaluation de la résilience, fondée sur l'approche de Lallau et Archambaud (2018) va permettre d'une part de caractériser cette résilience des ménages, et d'autre part d'évaluer l'impact des mécanismes de protection sociale sur les trajectoires de ces ménages. En particulier, un focus sera fait sur le rôle des relations de clientèle (Mpanarivo), qui ont un impact ambivalent en termes de résilience, sécurisant les conditions de vie à court terme, mais empêchant l'expansion des moyens d'existence à plus long terme.