Culture aux multiples atouts agronomiques et environnementaux, le pois protéagineux français connaît une production nationale en déclin continu depuis 20 ans, même si celle-ci conserve la première place à l'échelle européenne. Une telle situation pourrait résulter de difficultés de la filière française à valoriser correctement cette légumineuse à graines, malgré l'existence d'une variété de débouchés potentiels entre l'alimentation humaine et l'alimentation animale, d'une part, et entre la demande nationale et la demande internationale, d'autre part. Pour maintenir cette culture d'intérêt agroécologique, il nous paraît essentiel que la filière se construise autour de débouchés clairement identifiés et unanimement reconnus et valorisés par l'ensemble des acteurs concernés. En fonction du débouché, une valorisation et une qualification du pois protéagineux seraient collectivement définies, ce qui doterait les acteurs d'un repère partagé, source d'une meilleure coordination entre les acteurs et, par là, d'un développement des échanges et donc de la filière. A la lumière de l'Economie des conventions, la présente communication se propose de conduire une analyse renouvelée des freins et des leviers au développement de cette filière, autour des débouchés, des modes de valorisation et de qualification du pois dans les échanges et la coordination des acteurs. Elle a pour objectif de mettre en évidence que la prise en compte collective de la pluralité des débouchés et des modes de valorisation associés du produit est une condition essentielle au développement de la filière du pois protéagineux en France. Partant de la littérature économique existante sur le sujet ((Magrini et al. 2019, 2018, 2016), (Meynard et al. 2018)), l'approche conventionnaliste permet d'explorer une autre piste de « déverrouillage » de l'actuel système agroalimentaire en défaveur des légumineuses à graines, en général, et du pois protéagineux, en particulier.